Ma voiture a la frite
Infos graines de changement
(...) Les nouvelles énergies vertes vont créer des millions d’emplois, ce que confirme un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail, et tout doit être fait pour que ces emplois ne soient pas (comme ceux de l’économie actuelle) sous-traités dans les pays du Sud mais au contraire donnés à des jeunes des banlieues les plus pauvres, qu’il est possible ainsi de sortir de la misère. Certes diront certains, cela coûte plus cher de former ces jeunes à l’installation et à l’entretien de panneaux solaires ou de toitures végétalisées, à la collecte et à la valorisation des déchets, etc. Oui, répond Van Jones, mais dans la nouvelle économie verte on parle de coût global, pour mettre en regard l’investissement initial et les économies qu’il permet de réaliser à plus long terme – en l’occurrence ici aussi les bénéfices pour la société de ne plus avoir ces jeunes dans la rue… Et de citer, par exemple, le Solar Richmond Project que l’organisation de Van Jones, Green for all, a initié à Oakland pour installer des panneaux solaires sur les logements pauvres, et créer au passage une centaine d’emplois pour des jeunes. Ou les initiatives de son alter-égo Majora Carter pour faire du Bronx un quartier écologique en y installant des toitures végétalisées, des zones piétonnes vertes et sûres, des marchés fermiers, etc. "Si on les forme aujourd’hui à installer des panneaux solaires, ils seront managers dans cinq ans et entrepreneurs dans dix ans. Et certains seront à la pointe de l’innovation pour faire avancer ce sujet. L’économie verte a le pouvoir de créer des emplois et de la richesse pour les plus pauvres – tout en sauvant la planète. C’est dans l’intérêt de tous, des petits enfants noirs des banlieues pauvres aux ours polaires en passant par l’économie de notre pays", conclut-il.
Van Jones, sélectionné dans les héros de la planète du magazine Time. Son livre "The green-collar economy".
- Moi j'aurai bien fait une formation dans ce domaine mais on veut pas de moi... et une fois de plus la France va être est à la bourre.
Roule Ma Frite fait avancer les "bons" agrocarburants
La hausse du carburant ? Ils s’en moquent… Les 700 adhérents de l’association Roule Ma Frite, créée fin 2005 à Marseille, ont trouvé un moyen de rouler moins cher, et aussi de polluer moins. Comment ? Les huiles de friture usagées sont récoltées dans les restaurants, puis filtrées et retraitées, avant d’être vendues 70 centimes d’euro et même 40 centimes si le client-adhérent se charge de la récupération de l’huile de friture. Il suffit ensuite de couper cette huile recyclée avec du gazole, pour moitié, pour faire rouler la voiture. Le bilan ? Outre le recyclage de déchets qui contribuent sinon à boucher les canalisations et à alourdir notre facture d’eau, cette approche permet une économie d’une quinzaine d’euros en moyenne par plein et une réduction de 50 à 70% de la pollution par rapport aux gaz d’échappement classiques (y compris absence de métaux lourds et de gaz soufrés). "C'est d'abord une alternative écologique, pas économique", affirme Catherine Nieuwenhoven, la directrice de l'association qui après Lyon et Oléron (Charente-Maritime) compte ouvrir de nouvelles antennes en France. Seul problème : Roule Ma Frite, qui fait référence à une directive européenne de 2003 sur le développement des agrocarburants pour plaider la légalité de son activité, se heurte aux réticences des Pouvoirs Publics, sans doute chagrinés par le manque à gagner fiscal. Mais la vision de l’association progresse et ne devrait pas tarder à sortir de l’ornière alternative où certains voudraient la maintenir : si l’on n’est pas encore à San-Francisco, dont le Maire a lancé l’an dernier un grand programme municipal "Greasecycle" de recyclage des huiles usagées des restaurants converties en agrocarburants pour faire tourner les véhicules municipaux, Veolia Environnement a annoncé mi-octobre l’ouverture en 2009 de la première usine française qui recyclera les huiles de friture du secteur de la restauration, en partenariat avec le producteur d'huile Lesieur pour récolter les huiles usagées et certains de ses clients dans la restauration d’ores et déjà engagés, comme le groupe Pierre & Vacances.
Pour en savoir plus : Le site de l'association Roule Ma Frite
Y'aurai de quoi faire à Lyon, entre les kébabs et les bouchons !